En nous promenant sur le marché le samedi matin, il y a des chances que l’on soit conquis. Des morceaux d’agrumes qui jutent abondamment, un carré de pomme fraîche, notre maraîcher sait comment nous séduire.
Sans surprise, le lever est souvent périlleux. Valentin fonctionne comme un automate : il se lève, s’habille, cherche son portefeuille une bonne vingtaine de minutes, le retrouve enfin, et le voilà fin prêt. Moi, par contre, je dors debout. Je ne pense qu’à ces gorgées chaudes de café qui vont ébouillanter mon intérieur. Tant bien que mal, le corps hagard guide la tête qui sommeille vers l’étal de viennoiserie. Il faut remonter la rue de Bruxelles bondée, se frayer un chemin au centre des échoppes, toujours accompagnée de cette impression d’être à contre-courant. C’est souvent à ce moment-là que je commence à remarquer que je porte un quasi-pyjama et que j’ai les cheveux gras. Mon amoureux a beau être plus vif que moi, ses paupières le trahissent, il a des airs d’enfant qui sort d’une sieste. Autour de nous, il y a le bruit des marchands, des familles, les aboiements des chiens aussi, un brouhaha entrecoupé par les folies du disquaire, signe d’un autre temps.
Quelques bouchées de « couques de Dixmude », voilà qu’autant dans mes idées que dans la clarté du petit matin, la brume se dissipe peu à peu. Le maraîcher nous attend sourire aux lèvres. Devant lui s’empilent des bâtons de rhubarbe striés d’un rose vif et quelques produits de saison. Un regard vers Valentin et je sais que la carte cocktails du soir a germée dans son esprit.
Sur le marché du samedi matin, nous avons la chance d’être conquis.
(Les pailles utilisées sont en cellulose, elles sont donc biodégradables ! Pensez à l’environnement )
Toutes les photos de cet article sont celles de Fanny Myard ❤