L’histoire commence aux States, juste après la première guerre. Au clair de lune, dans les vastes plaines des Appalaches, des hommes armés d’alambiques distillent leur propre alcool en toute illégalité. On les surnomme les moonshiners. Avec du mais ou du grain auquel ils ajoutent du sucre, ils fabriquent du tord-boyaux et l’embouteillent dans des pots Mason.
Imaginez-vous un instant que l’alcool soit interdit, vous seriez, j’en suis sûre, bien content que des petits bandits vous en fournissent! Nous serions plus d’un à céder notre fortune dans l’espoir de s’en boire un coup.
Dans les années 20, je n’ose imaginer la tête de l’immigré une fois le pied posé sur le sol de tous ses rêves, qui apprend le mot« prohibition ». Y a de quoi filer le bourdon et être victime de home sickness.
L’Irlandais privé de son wiskey, l’Allemand, à qui la blonde est si chère, assis devant une pinte décidément vide, et le cœur du Russe qui ne bat définitivement plus au rythme de ses remontants.
C’était sans doute parti d’un bon sentiment, vouloir protéger tous ces Américains de la décadence, refreiner la désinhibition dévorante du peuple. On peut dire avec le recul que ce fut une réussite totale … pour la mafia et son trafic.
Aussi bucolique que l’idée de créer sa boisson alambiquée au clair de lune puisse paraître, on s’écarte quelque peu de l’image du druide bienveillant qui cherche à enivrer ses concitoyens. L’alcool de contrebande était souvent frelaté, impropre à la consommation, empoisonné à la source par sa méthode de création. Une vraie boisson de brigands. Quoiqu’il en soit, presqu’un siècle plus tard, je trouve ça assez cool de pouvoir boire du moonshine dans des pots Mason et me taper des cuites en toute sécurité !

Légalisés, les moonshines se multiplient, toujours en pots, il y en a de toutes les couleurs, de tous les arômes. Valentin a choisi celui à l’ananas, alors que nous étions sur notre toit, dans une chaleur de dingue. Ca s’y prêtait bien. Nous avons bu son cocktail, assis au soleil, les pieds dans le vide en parlant de choses illégales, déjà tout fizzy après quelques gorgées.
Je vous propose de l’essayer mais n’oubliez pas le dicton :« Usons de ce qui est bon mais n’abusons de rien ».
Santé !
Pour le Moonshine Collins, il vous faut:

- 4cl de vodka Partisan
- 3cl de Ole Smoky Moonshine (pineapple)
- 1/2 fruit de la passion
- 3cl de sirop de menthe marocaine (homemade)
- 3cl de jus de citron jaune
- 1 tranche de citron jaune
- 1 branche de menthe fraîche
- 1 bouteille de soda club Aqua Monaco (ou une autre eau pétillante)
- 2 gouttes d’angustura
- De la glace pilée et des glaçons pour le shaker
La recette:
Dans un boston, combinez le jus de citron, la vodka, le Moonshine, le demi-fruit de la passion ainsi que le sirop de menthe maison.
Remplissez au 3/4 le boston de glaçons et shakez énergiquement durant cinq secondes. Filtrez le liquide à l’aide d’une passoire au dessus du pot Mason préalablement rempli de glace pilée et complétez avec l’eau pétillante. Garnissez votre verre d’une branche de menthe et d’une tranche de citron. Pour la touche finale, une double dash d’angustura pour la note d’amertume!
Enjoy!
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