
Dans le gros ventre d’Alfonse naissent les cocktails.
Au commencement, la fleur de sureau à peine cueillie est séparée de ses feuilles ; chaque pétale est méticuleusement trié, lavé, et filtré.
Sur le bar de chêne, le spiritueux, pris d’ivresse dès qu’il rencontre les arômes des jolies fleurs blanches, se laisse infuser paisiblement pendant des jours. Avec du temps et de la patience, les infusions parfumées révèlent toute leur puissance aromatique et forment la base essentielle du cocktail.

Dans le gros ventre d’Alfonse chaque détail compte.
Les températures des sirops faits maison sont surveillées à la loupe, les citrons sont pétris avec tendresse ; masser le fruit pour qu’aucune goutte du nectar juteux ne soit oubliée.
Le shaker a, lui aussi, toute son importance, il refroidit et mélange. Cependant, chaque modèle a son utilisation propre, un continental ne fait pas le même boulot qu’un boston. Le shaker frappe, choque, mais jamais de façon hasardeuse, il se plie à des règles bien précises.

Ingrédient après ingrédient, finement dilué, le cocktail n’éclot qu’à la touche finale : à l’instant où la garniture couronne le liquide qui frétille encore un peu pour quelques secondes. Puis, le dernier cercle concentrique touche les bords du verre, les mains tantôt ouvrières tantôt créatrices, lâchent prise et le cocktail s’en va vers d’autres mains. Il s’éloigne d’Alfonse, brille pour un instant dans la lumière, illumine par son allure, puis disparaît.
La construction d’un cocktail est un peu comme celle d’un plat, c’est donc tout impatient qu’Alfonse a garé son gros ventre à Enjoy the Pleasure, l’évènement gastronomique organisé à la Ferme d’Achène. Une deuxième édition orchestrée par les seize mains de chefs de renom. Quel plaisir pour notre gros bedon d’y être convié, fin gourmet, pas question pour lui d’hésiter ; il goûte tous les mets jouant à reconnaître les éléments parfois insoupçonnés de leur composition.
Après les huit services, le gros ventre d’Alfonse offre ses cocktails, et les voit s’en aller. C’est alors que, secrètement, il se met à rêver. Il pense au jour où ses cocktails naîtront tout spécialement pour accompagner de petits plats. Accorder le shaker à la cocotte, marier le verre et l’assiette, il soupire : rien que d’imaginer les voir partir à deux, ça le rend encore plus heureux. A suivre..

Toutes les photos sont de Fanny Myard, plus d’infos ci-dessous !
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